Nous publions ci-dessous l'intervention de M. CASTELNAU président du groupe de la droite et du centre au conseil municipal du 21 novembre dernier concernant la délibération portant débat sur le grand Paris
"Monsieur le Maire, cher collègues, Mesdames, messieurs,
M. SARKOZY a créé le grand Paris avec pour but initial de mobiliser les énergies autour d'un grand projet de transport urbain autour de Paris de manière à relier les villes de banlieue entre elles et de créer de grand pôle industriel comme le plateau de Saclay ou le pôle de recherche médical dans notre département.
Aujourd'hui le grand Paris, tant décrié par la gauche en son temps, est repris par le gouvernement socialiste, vidé de sa substance d'origine, bien entendu, mais avec de nouvelles missions qui sont très chères à la gauche en général, que sont la maîtrise du logement, des politiques publiques, et des finances, entre autres.
Il est très difficile actuellement de faire évoluer les mentalités des élus tant sont grand les pouvoirs et les rentes de situation dus aux différents statuts des postes qu'ils occupent. Que ce soit Maire ou adjoint, président ou vice président de la communauté de commune. Les indemnités qui leurs sont versées incitent à un certain immobilisme, voire à une opposition systématique afin de ne pas perdre les avantages acquis liés à leurs fonctions et si chèrement acquis. Au delà des indemnités dues aux fonctions d'élus il s'agit aussi de la répartition des pouvoirs, connaissant les avantages que procurent vis à vis des électeurs et des habitants les pouvoirs de compétence générale attribué aux maires et à leurs équipes.
Ces pouvoirs sont ainsi totalement discrédités car ils entraînent un clientélisme importants et des dérives dans la gestion des finances publiques.
Alors évidemment les maires et leurs équipes ne veulent pas perdre ces pouvoirs qu'ils considèrent aujourd'hui comme la base même de leur fonction.
Il est donc aujourd'hui très difficile de réformer la France, on le voit avec l'arrivée de la gauche au pouvoir qui s'est empressée de supprimer la loi portant sur la création du conseiller territorial, on le voit avec le conseil régional qui tire à boulet rouge sur le grand Paris car il pourrait y avoir beaucoup à perdre, on le voit avec le conseil général du Val de Marne et son président qui réclame un référendum sur la question au nom de la démocratie considérant que les citoyens n'ont pas été consultés, et on le voit avec l'ensemble des maires de tous bords qui contestent durement ce projet qui leur ferait perdre leurs prérogatives et leurs indemnités.
Il faut quand même rappeler aux élus qu'ils sont élus pour prendre des décisions et que ce qui intéresse aujourd'hui nos concitoyens et les Franciliens en particuliers sont très loin de notre débat de ce soir.
Ce qui intéresse les franciliens aujourd'hui ce sont des conditions de déplacement et de transport efficaces et ceci quelques soient les moyens de transport qu'ils utilisent, une offre de logement conséquente, qu'elle soit sociale, locative ou en accession à la propriété, un cadre de vie agréable et non pas une ville qui ressemble de plus en plus à un bidonville de part ses logements pirates, et son insalubrité grandissante, et enfin du travail et un pouvoir d'achat suffisant pour vivre décemment.
Revenir aux fondamentaux de la vie et des besoins des citoyens est à notre avis essentiel aujourd'hui.
C'est pourquoi nous serions favorable à une évolution de Paris vers un grand Paris. Que Paris devienne une vraie capitale mondiale en sortant de son carcan du périphérique, même si pour cela, à terme, cela entraînera la disparition d'un grand nombre d'élus. Mais les conditions actuelles du projet ne nous conviennent pas car il n'est pas assez ambitieux et les oppositions que vous formulez dans la présente délibération ne nous paraissent pas crédible, elles répondent plus à la protection de vos propres intérêts qu'à l'intérêt général et à celui des Franciliens concernés par ce projet.
Nous nous abstiendrons donc.
Je vous remercie
Bruno Castelnau"
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